Ce 27 décembre était le 45e vendredi de contestation. Des dizaines de milliers d’Algériens ont de nouveau défilé dans les rues d’Alger, Constantine, Oran et une dizaine d’autres villes. Bien qu’importante, cette mobilisation a semblé inférieure à celle des semaines précédentes, aux journalistes de l’AFP sur place.
« Tebboune dégage » entendait-on vendredi dans les rues d’Alger. Pour les manifestants, l’élection du 12 décembre n’a rien changé. Abdelmajid Tebboune, nouveau président algérien, ancien fidèle d’Abdelaziz Bouteflika, doit quitter le pouvoir car il ne constitue à leurs yeux que la perpétuation d’un système politique corrompu et dépassé.
D’Alger à Constantine en passant par Tizi Ouzou, les manifestants ont demandé la libération des détenus politiques et d’opinion. C’est dans l’histoire qu’ils ont puisé leur inspiration vendredi, rendant hommage à Ramdane Abane. Ce militant indépendantiste, dirigeant du FLN (le Front de libération nationale) ayant été assassiné, il y a 62 ans, jour pour jour.
Néanmoins les manifestations de vendredi ont mobilisé moins de monde que celles des semaines précédentes, notamment juste avant l’élection présidentielle, selon l’AFP. Elles se sont déroulées dans le calme et aucune interpellation n’a été signalée.
Deux jours plus tôt, des milliers d’Algériens s’étaient aussi rassemblés dans les rues de la capitale pour rendre hommage au général Gaïd Salah, l’homme fort du pays depuis la démission du président Bouteflika dont les militants du Hirak n’ont eu de cesse de demander le départ.