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Madagascar: propos homophobes autour d’une loi contre les violences sexistes

Le projet de loi contre les violences basées sur le genre (VBG), adopté par l’Assemblée nationale et le Sénat le 13 décembre, fait polémique. Il vise à protéger davantage les femmes et les enfants contre les violences exercées à leur encontre, mais par l’intermédiaire des réseaux sociaux, l’opinion a déformé le propos : beaucoup estiment désormais que le texte protège la communauté LGBT, et ouvre la voie au mariage pour tous.

Le mot « homosexualité » n’est pas mentionné une seule fois dans le texte de loi. Pourtant, les réseaux sociaux se sont enflammés sur ce sujet depuis une semaine. Des commentaires homophobes ou injurieux se sont multipliés sur Facebook, obligeant à des réactions de responsables.

Contacté par téléphone, le président de l’église protestante de Madagascar FJKM a tenu à préciser sa position : il est contre toute forme de marginalisation de communauté, l’église protège tout le monde. Sa réaction concernant l’incompatibilité de l’église et de l’homosexualité, relayée dans les journaux de l’île, concernait le clip d’un chanteur gay nommé D-Lain, avec Zatia Rocher, une personnalité transgenre, tourné dans une église, et non pas le texte de loi.

Ce samedi, c’est la coordinatrice résidente du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Violette Kakyomya, qui a tenu à apaiser l’atmosphère : il n’y a « aucun lien entre la loi sur les violences basées sur le genre et le mariage homosexuel », a-t-elle déclaré.

L’adoption du projet de loi a été laborieuse. Prévu pour être ratifié le 12 décembre en séance plénière, il a été ajourné le lendemain par les députés qui l’ont rejeté, craignant eux aussi que ce soit une porte d’entrée pour le mariage homosexuel. Le texte doit encore passer à la Haute Cour constitutionnelle avant d’entrer en vigueur.

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