Dans l’est de la RDC, au camp de Nyamunyunyi ont été réunis la majorité des combattants du CNRD et leurs familles dans l’attente de leur rapatriement vers le Rwanda. Ce mouvement a déjà commencé avec des premiers bus, mais pour ceux qui patientent dans le camp, la situation humanitaire est déplorable et au moins 19 personnes sont mortes.
Ce sont essentiellement des femmes et des enfants qu’on aperçoit dans ce camp de Nyamunyunyi. Sur place, le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) et la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) procèdent à l’enregistrement avant le rapatriement volontaire.
« La loi en RDC permet aux réfugiés enregistrés de rester en RDC tant qu’ils ont besoin de la protection internationale. Il paraît pour le moment que la majorité veut rentrer ; on est train de faire l’enregistrement. On a organisé un premier convoi vendredi et un autre convoi hier, qui sont rentrés au Rwanda et nous sommes en train d’enregistrer les candidats pour le convoi de demain », explique Jacquie Keegan, l’un des responsables du HCR.
Des conditions de vie intenable
Ernest Bwami est assistant de protection à la Commission nationale pour les réfugiés. Il indique qu’« au début il y avait une petite résistance, mais depuis que leurs maris sont partis au Rwanda, l’adhésion est massive. »
La plupart de ces femmes confirment qu’elles voudraient renter et suivre leurs compagnons : « Nous sommes ici depuis plus d’une semaine, la situation y est très mauvaise. Nous n’avons pas assez de nourriture. Plusieurs d’entre nous passent la nuit à la belle étoile, nos enfants meurent, même les adultes. J’ai compté quatre morts. Nous ne voulons pas rester dans ces conditions. Nous voulons rentrer dans notre pays. »
Sur le terrain, l’armée congolaise poursuit son offensive contre les CNRD qui fuient vers le territoire de Walungu. Elle affirme qu’en collaboration avec la population locale elle a capturé une cinquantaine d’autres combattants ainsi que 320 membres de leur famille.
■ Une situation extrêmement préoccupante pour le CICR
Le week-end dernier, le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU avait dénoncé les conditions inhumaines auxquelles ces réfugiés font face : au moins 19 personnes sont mortes – dont neuf enfants – en l’espace d’une dizaine de jours (entre le 4 et le 16 décembre) selon le Comité international de la Croix-Rouge qui intervient actuellement dans le camp de Nyamunyunyi. Le CICR précise que 281 enfants isolés ont été transférés vers un « site de transit et d’orientation », pour tenter de les réunir avec leurs familles.