Au Sénégal, les étudiants de l’université Gaston Berger de Saint-Louis protestent contre le non versement de leurs bourses. Un problème récurrent, mais cette fois-ci le règlement accuse près de deux mois de retard. Tous observent la grève des tickets pour 120 heures : ils ne paieront pas leur repas au restaurant universitaire ce mercredi.
Midi, la file d’attente s’allonge devant le seul restaurant universitaire du campus Gaston Berger. Le repas est servi mais cet étudiant, comme d’autres, ne passera pas à la caisse. « La journée sans ticket, c’est une tradition en fait. Parce qu’on l’a trouvée ici, nos anciens la faisaient. Pour nous, c’est une sorte de pérennisation de cette tradition que nous sommes en train de faire. Ça oblige l’autorité à faire avancer les choses. La journée sans ticket ne les arrange pas, parce que c’est de l’argent qu’ils perdent ».
« On ne va pas manger sans payer »
« Nous savons tous que la bourse, c’est la question cruciale à l’université, explique Aboubacry Sall, président de la coordination des étudiants de Saint-Louis, à l’initiative du mouvement. Donc nous espérons ne pas arriver à ce stade où nous allons avoir à poser d’autres actes. Nous appelons juste les autorités à payer la bourse le plus rapidement possible. »
Le recteur de l’université Ousmane Thiaré souhaite l’apaisement. « On ne va pas manger sans payer. Je pense que, quand il y a des difficultés, il faut s’asseoir, discuter comme on l’a fait sur le plan pédagogique. Négocier pour que des solutions soient trouvées. Quand vous faites des journées sans ticket, en fait, vous êtes en train de différer les problèmes. »
L’État s’était pourtant engagé à verser les bourses avant les fêtes de fin d’année. La direction concernée au ministère de l’Enseignement supérieur n’était pas joignable ce mardi.