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Comores: le patronat proteste contre les droits de douane

Un bras de fer s’est engagé entre le patronat comorien et la direction générale des douanes qui augmentent, arbitrairement selon lui, les frais de dédouanement.

La loi aux Comores prévoit que l’on paye des droits de douane « ad valorem » sur le prix coûtant de votre marchandise. Or, « cette loi est bafouée », s’indigne Mahamoud Ali Mohamed, le président de l’Organisation patronale des Comores.

« Vous avez une facture, vous montrez que vous avez payé : vous avez un ordre de virement, pour payer votre fournisseur à un million, ils changent les valeurs, explique-t-il. Vous commandez une marchandise d’un million, ils disent « non, non,non, votre marchandise aurait dû coûter 1,5 million, donc vous allez payer des droits de douane sur 1,5 million. Payez ce qu’on a calculé et non pas ce qui doit être payé ». C’est illégal. Nous tenons un discours de bonnes pratiques au FMI et à la Banque mondiale. Il faudrait que dans la réalité ça se passe correctement et ce n’est pas le cas aujourd’hui ».

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AGK, l’un des plus importants importateurs économiques local, préfère voir ses containers, principalement chargés de cigarettes, pourrir au port plutôt que de se soumettre à des tarifs douaniers excessifs. La société est prête à payer 150 000 euros en droits d’importation mais pas les 40 000 euros supplémentaires que lui réclament les douanes. L’organisation patronale des Comores monte au créneau et dit vouloir éviter que tous les grands importateurs ne fassent de même.

Souhaitant ménager un opérateur économique de poids, Houmed Msaïdié, le ministre de l’Économie, met le directeur des douanes au pied du mur. « J’en ai discuté avec le directeur général des douanes qui a admis qu’il y a un contentieux, affirme-t-il. Maintenant, si les choses ne vont pas assez vite ou qu’elles ne satisfont pas une partie, cela est compréhensible. Mais la douane admet qu’il y a un problème et elle entend le régler. Il a reconnu qu’il ne devrait pas encaisser cette somme et qu’il entendait régler la différence autrement. Maintenant, on attend que cela se traduise par les faits ».

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