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Loi décentralisation au Cameroun: polémique autour de la notion «d’autochtone»

L’examen du nouveau projet de loi sur la décentralisation doit se poursuivre ce lundi au Cameroun. Il a été présenté vendredi, à l’ouverture d’une session parlementaire extraordinaire qui doit durer quinze jours. Et suscite de nombreuses réactions.

Parmi les dispositions qui font débat : l’article 246 selon lequel les futurs « maires de ville » placés à la tête des communautés urbaines devront être désormais des personnalités « autochtones ». Une disposition dangereuse estime Maximilienne Ngo Mbe, directrice du Redhac, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale, alors que l’on assiste déjà à une montée des tensions communautaires au Cameroun.

Elle demande son retrait pur et simple du texte : « Il faudrait absolument que les parlementaires ne votent pas cette loi. Pour nous, c’est une aberration de dire le maire est l’autochtone. L’éligibilité de chaque citoyen, ça va dans le sens de : est-ce que je réside, est-ce que je paye, est-ce que je suis un citoyen, est-ce que je remplis des conditions ? Donc ajouter une notion d’autochtone, c’est uniquement créer des clivages, un repli identitaire que nous notons déjà et qui décrit le vivre ensemble des Camerounais.

« Nous sommes tous Camerounais »

« Au moment où on n’a pas déjà réglé la question du Nord-Ouest et Sud-Ouest, il ne faut pas rajouter, dit-elle. On a beaucoup de problèmes en ce moment, on ne peut pas se permettre cela. Et surtout nous les défenseurs des droits humains, on ne peut pas tolérer ce genre de discrimination. Nous sommes tous Camerounais avec notre diversité, mais dans l’harmonie, et chaque Camerounais doit se sentir bien là où il est et doit être éligible et électeur là où il se trouve. Parce que la loi nous le confère, y compris la charte africaine pour la démocratie des élections et la gouvernance. »

Les députés camerounais ont commencé ce vendredi 13 décembre l’examen d’un nouveau projet de loi destiné, selon les autorités, à « accélérer et d’approfondir le processus de décentralisation ».

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