Les forces armées congolaises mènent actuellement une offensive contre les groupes armés dans l’est du pays. Mais les combattants arrêtés sont souvent accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants et sont actuellement détenus dans des conditions humanitaires déplorables.
Le président Félix Tshisekedi s’est félicité vendredi que les FARDC aient détruit dans la région de Kalehe, au Sud-Kivu, plus de 95% des bases du CNRD et aient procédé à 1700 arrestations dont celles de 245 combattants.
Près de 2000 d’entre eux sont détenus au camp militaire de Nyamuyinyi. Cinq personnes dont des enfants sont mortes vendredi en raison de mauvaises conditions de vie. Depuis début décembre, ce sont une dizaine de personnes qui sont décédées de malnutrition sévère ou de suffocations car les détenus sont entassés dans un espace exigu et peu aéré, explique une source onusienne.
Un bilan qui, chose rare, a poussé Ocha à sortir de son silence. Dans un communiqué diffusé samedi, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU « sa vive préoccupation » concernant la situation des 2000 personnes détenues dans ce camp : « des centaines [y] sont malades, notamment des personnes âgées et enfants », alerte l’organisation onusienne qui met en cause « des conditions d’hygiène insalubre, la promiscuité, un faible accès à l’eau, aux soins de santé et à la nourriture ».
Ce constat a été dressé après qu’une équipe d’Ocha a pu pénétrer dans le camp mercredi et jeudi accompagné de membres de la Monusco. Cette visite, acceptée par les autorités congolaises après plusieurs jours de négociations, n’a toutefois pas permis d’évaluer précisément le nombre de civils même s’il ne fait pas de doute qu’ils y sont largement majoritaires.
Face à cette situation, David Mac Lachlan-Karr, le coordonnateur humanitaire des Nations unies, rappelle aux autorités congolaises qu’elles ont « l’obligation de garantir le respect de la dignité humaine et des principes humanitaires ».