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Côte d’Ivoire: un forum pour lutter contre le chômage des jeunes diplômés

En Côte d’Ivoire, où plus de 80% de l’économie est informelle, le taux d’emploi des jeunes diplômés est faible. Pour tenter de les faire sortir du lot, l’événement Abidjan Young Leadership Forum 2019 a organisé une rencontre entre étudiants ou entrepreneurs et chefs d’entreprise.

Dans une grande salle de la Banque africaine de développement à Abidjan, en Côte d’Ivoire, Kouamé présente son projet d’application de mise en relation entre usagers et professionnels. Informaticien, il a monté son entreprise avec trois autres jeunes diplômés.

En tout, ils sont huit à avoir été choisis pour tenter de convaincre des entreprises. Chams Diagne, directeur de la société de recrutement Africa 2 Talent, qui organise l’événement Abidjan Young Leadership Forum 2019, explique sa démarche. « Il y a de la déception de part et d’autre. C’est-à-dire que les jeunes ont le sentiment que les entreprises ne s’intéressent pas à elles, qu’ils envoient énormément de demandes et qu’ils n’ont pas de réponse. Et d’un autre côté, les entreprises considèrent qu’elles saturent, qu’elles sont totalement débordées. Nous, on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire pour réconcilier ces deux parties et on a choisi de le faire à travers un événement dont l’objectif est de montrer le talent des jeunes Ivoiriens, quel que soit le niveau de leur école, quel que soit leur environnement social, pour montrer qu’ils ont du talent ».

Différences de mentalité

Dans une salle voisine, des job-datings sont organisés. Francis Kouadio est sociologue. Sa discipline est habituellement destinée à l’enseignement mais il est persuadé qu’elle peut être bénéfique à la société. « Je fais déjà une thèse en sociologie des élections mais parallèlement, je veux avoir une compétence professionnelle et aussi apporter le peu de qualifications que j’ai », déclare-t-il.

Des recruteurs de l’entreprise de télécommunications sud-africaine MTN font passer les entretiens. Pour Zain Reddiar, son directeur des ressources humaines, le principal problème dans les pays francophones est le manque de considération pour les stagiaires ou les jeunes diplômés. « Ils n’ont pas d’expérience et les entreprises n’ouvrent pas les portes pour montrer la réalité à ces jeunes, estime-t-il. Ce qu’il se passe, c’est que lorsqu’ils arrivent dans une entreprise, c’est pour faire du thé. Nous à MTN, nous ne faisons pas cela. Lorsque vous êtes là, vous faites un travail qui est évalué et vous évoluez. Si vous êtes dans les ressources humaines par exemple, vous allez de la structure de l’organisation jusqu’à la gestion des talents. Donc, vous apprenez l’ensemble des aspects du métier ». Des méthodes à revoir et des opportunités à saisir pour sortir du lot : autant de pistes à suivre lorsque l’on sort de l’université.

► À lire aussi : Le chômage des jeunes en Afrique: une génération perdue?

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