Au Tchad, la conférence des évêques a présenté le 13 décembre sa lettre de Noël, un texte publié habituellement à la veille des fêtes de fin d’année dans lequel les hommes d’Église évoquent l’état de la nation. Cette année, la gouvernance du pays a été particulièrement critiquée.
Dans leur lettre de Noël publiée le 13 décembre, les évêques ont passé au crible l’état de la nation tchadienne et constaté qu’en l’état actuel des choses, le projet politique du pouvoir en place ne correspondait pas à la réalité.
Ils prennent l’exemple de l’éducation, comme le constate l’abbé Yves Alladoumngué, secrétaire général de la conférence épiscopale du Tchad. « Est-ce que chaque famille prend le temps de s’assoir pour évaluer ce que son enfant a appris à l’école ? demande-t-il. En période de grève, nous préparons un avenir très dangereux pour cette génération qui sera la citoyenne future de notre pays ».
Serment confessionnel
Avec l’avènement de la Quatrième République, un serment confessionnel a aussi été imposé à toutes personnes nommées aux charges publiques. Mais à l’évidence, le serment n’a servi à rien. « Tous ceux qui ont prêté ce serment, il y en a qui sont déjà dans des affaires, déplore monseigneur Joachim Kouraleyo Tarounga, un des membres de la conférence épiscopale du Tchad. Mais ma conviction à moi : un serment professionnel n’a pas sa place dans un pays qui se dit laïque ».
Un autre évêque demande également si on peut utiliser la religion pour contraindre dans une République. Le vrai problème est que le pouvoir préfère promouvoir des personnalités militantes, une option qui renforce la politique mais pas la bonne gouvernance.