Le Premier ministre du Soudan a annoncé dimanche que le contingent soudanais combattant au Yémen est passé de 15 000 à 5 000 soldats. Le chef du gouvernement de Khartoum a également déclaré qu’il n’y avait pas de « solution militaire » à la guerre qui dévaste le pays depuis 2015. Aux pires heures de la guerre en 2016, le Soudan avait compté jusqu’à 40 000 soldats enrôlés dans la coalition arabe qui combat aux côtés du gouvernement du président Abdrabbo Mansour Hadi contre les rebelles Houthis.
10 000 soldats soudanais sont rentrés au pays. Il n’en reste donc aujourd’hui plus que 5 000 sur le terrain. Et l’objectif, a déclaré le Premier ministre Abdallah Hamdok à sa descente d’avion en provenance de Washington, est de retirer à terme tous les soldats soudanais du conflit.
Des soldats pour l’essentiel issus des Forces de réaction rapide du célèbre général surnommé « Hemetti », le numéro 2 du Conseil souverain soudanais. Et qui étaient surtout positionnés à la frontière de l’Arabie saoudite, pour empêcher les incursions rebelles.
Le Soudan confirme donc les observations faites ces derniers mois : une désescalade militaire est bien en cours au Yémen, après cinq ans d’une guerre dévastatrice. En juillet dernier, c’étaient les Émirats arabes unis qui avaient annoncé ce qu’ils appelaient alors un « redéploiement stratégique ». En réalité, un désengagement progressif en vue d’adopter « une stratégie de paix ».
Tout cela fait suite aux fragiles pourparlers informels engagés depuis fin septembre par l’Arabie saoudite avec les rebelles Houthis. Une première étape vers un cessez-le-feu avait déjà été franchie début novembre, après la signature à Riyad d’un premier accord entre le gouvernement yéménite et la rébellion séparatiste qui contrôle le port d’Aden.