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Procès pour corruption en Algérie: Saïd Bouteflika refuse de parler

Depuis le 4 décembre à Alger se tient le premier procès pour corruption d’anciens dirigeants, avec pour témoin Saïd Bouteflika, le frère de l’ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika.

Saïd Bouteflika est entré dans la salle du tribunal un peu après 17h, entouré de membres des forces d’intervention de la gendarmerie. Le frère de l’ancien président avait été condamné à 15 ans de prison au mois de septembre par le tribunal militaire de Blida pour complot contre l’autorité de l’État. Il fait partie de ceux que le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah appelle « la bande, la mafia ».

Aujourd’hui durant le premier procès pour corruption d’anciens dirigeants, il paraissait comme témoin. Le juge l’a interrogé sur le fait qu’il aurait demandé à des hommes d’affaires de réunir de l’argent pour financer la campagne du cinquième mandat de son frère, Abdelaziz Bouteflika, en début d’année. Saïd Bouteflika a été interrogé sur la somme d’argent et sur les instructions qu’il a données, mais le frère de l’ancien président n’a pas dit un mot.

Le « patron des patrons » impliqué 

Ce matin, Ali Haddad, l’ancien « patron des patrons » comparaissait aussi au tribunal. L’homme d’affaires est accusé de financement illégal de la campagne d’Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat. Il avait été mis en cause, jeudi, lors du deuxième jour du procès par un autre homme d’affaires, Ahmed Mazouz, qui affirmait que c’est Ali Haddad qui récoltait bien l’argent pour le soutien à la campagne de ce cinquième mandat.

Ali Haddad a expliqué ce matin au tribunal que le 6 février dernier, Saïd Bouteflika lui avait demandé de récupérer l’équivalent de 6 millions d’euros au siège de campagne et de les mettre à l’abri dans les locaux de sa propre entreprise. C’est cette déclaration ce matin qui a poussé le procureur a demandé la comparution de Saïd Bouteflika comme témoin.

Selon les témoignages de ce troisième jour d’audience, ce sont bien des hommes d’affaires, dont certains avaient obtenu des autorisations pour lancer une activité de montage automobile, qui ont financé la campagne du cinquième mandat. Aujourd’hui, toutes ces auditions au tribunal se sont déroulées sous le regard des caméras de télévision. Le réquisitoire du procureur doit avoir lieu ce dimanche.

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