Au Gabon, Noureddin Bongo Valentin, le fils du président Ali Bongo Ondimba, a été nommé le 5 décembre au soir au poste de coordinateur général des affaires présidentielles. Dans l’opposition gabonaise, certains dénoncent cette nomination et évoquent une « monarchisation » du pays, comme par exemple le parti Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM).
Son président Alexandre Barro Chambrier dit ne pas avoir été surpris. « Il y a déjà quelque temps qu’une partie de la famille de Noureddin Bongo Valentin partage cette volonté de vouloir imposer, coûte que coûte, ce jeune monsieur, qui se retrouve là, aujourd’hui, estime-t-il. Celui qui était censé lui ouvrir la voie ayant explosé – si je peux dire – en cours de route, aujourd’hui, on le jette avec toute sa bande en prison, dans un contexte de procédure expéditive et on sort la carte qui devrait garantir la préservation du pouvoir pour le pouvoir. Nous nous opposons à cette monarchisation. Le Gabon n’est pas la propriété d’une famille et ne va pas se laisser faire par cette nouvelle imposture. »
De son côté, Guy Nzouba Ndama, le président du parti Les Démocrates, n’y voit rien de scandaleux. « Après tout ce que nous vivons depuis des semaines, je pense que le président avait besoin d’un homme de confiance », explique-t-il en référence à la vaste opération anticorruption lancée le mois dernier, dans le cadre de laquelle de hauts responsables de l’administration ont été interpellés. L’ancien chef de cabinet de la présidence, Brice Laccruche Alihanga, a quant à lui été interpellé le 3 décembre dernier.
Futur poulain pour 2023 ?
Sur les réseaux sociaux, des Gabonais parlent également d’une volonté pour la famille Bongo de créer une monarchie au Gabon. Faux, rétorque le nouveau porte-parole de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha, qui est revenu dans une conférence de presse sur les raisons qui ont motivé la nomination de Noureddin Bongo Valentin. Il a rappelé que le fils d’Ali Bongo Ondimba avait « toutes les compétences requises ».
Il est diplômé d’établissements prestigieux, le collège d’Eton, l’Institut d’études orientales et africaines et la London School of Economics, a été directeur général adjoint d’Olam Gabon et dispose aussi « d’une solide expérience professionnelle et d’une parfaite connaissance de la chose publique et du fonctionnement de l’État », ajoute Jessye Ella Ekogha. Par ailleurs, Noureddin Bongo Valentin « dispose de la confiance absolue du chef de l’État, qui est libre de choisir les personnes avec lesquelles il souhaite travailler ».
Pour ce qui est de la volonté de présenter un poulain pour 2023 ou pour des futures échéances présidentielles, « il faut rester sur les faits », poursuit Jessye Ella Ekogha. Noureddin Bongo Valentin « est là pour accompagner le chef de l’État dans sa politique, mettra sa compétence au profit de la politique du chef de l’État et au bénéfice des populations ».
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