LE JOURNAL.AFRICA
MIGRATION

La périlleuse route migratoire de la côte atlantique

L’Espagne est redevenue en 2019 la principale porte d’entrée en l’Europe pour les migrants africains qui arrivent de manière irrégulière par bateau, selon l’OIM, devant l’Italie.

C’est l’une de réalités mise en lumière par le naufrage survenu mercredi au large de la Mauritanie et qui a couté la mort à au moins 62 personnes. Ces deux dernières années, la Libye aidée de l’Union européenne a considérablement augmenté ses contrôles rendant la traversée en Méditerranée vers l’Italie de plus en plus difficile. Résultats : les candidats au départ sont de plus en plus nombreux à délaisser cette route pour tenter leur chance via l’Afrique de l’Ouest.

Ils étaient environ 5000 en 2015… contre 60 000 en 2018 à rejoindre l’Europe via ce que l’OIM appelle la route ouest-africaine. Mais derrière ce chiffre se cachent deux réalités différentes. Il y a ceux qui gagnent d’abord le Maroc puis traversent le détroit de Gibraltar vers l’Espagne, de loin les plus nombreux.

Puis il y a ceux qui remontent la côte atlantique du golfe de Guinée jusqu’aux îles Canaries. C’est cet itinéraire que comptait emprunter le bateau qui a fait naufrage mercredi. Pas loin de 900 migrants africains sont ainsi arrivés cette année jusqu’aux îles espagnoles. Un chiffre encore faible mais qui a doublé depuis 2017 pour une route particulièrement hasardeuse : onze naufrages et 160 morts y ont été recensés rien que cette année.

« C’est beaucoup comparé au nombre d’arrivées et sans doute sous-estimé faute de contrôle en mer » s’inquiète Florence Kin, porte-parole de l’OIM dans la zone.

On reste loin cependant des pics d’affluence observés sur ces routes migratoires dans les années 2000. À l’époque l’Espagne avait considérablement durci les contrôles. C’est alors que les candidats au départ s’étaient tournés vers la Libye.

Depuis deux ans, le phénomène s’est de nouveau inversé à mesure que la Libye est apparue comme une zone de plus en plus inhospitalière pour les migrants. La preuve, pour le chercheur Mathieu Tardis, spécialiste des migrations à l’Ifri, que « la politique de fermeture des frontières n’est pas suffisante » dans la mesure où ceux qui veulent partir finissent toujours par le faire, quels que soient les risques pour leur vie.

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