Après les milices Bana Mura, ce sont des militaires qui sont accusés de détournements de mineurs. Le Bureau conjoint de l’ONU pour les droits de l’homme a officiellement saisi le gouvernement depuis plus d’un mois. Une enquête a été ouverte par la justice militaire, mais la société civile s’inquiète de voir les victimes et les preuves disparaître les unes après les autres.
Quand le 2105e régiment est arrivé à Tshikapa, les défenseurs des droits de l’homme ont noté la présence parmi les « femmes » de militaires des filles manifestement mineures, certaines étaient même enceintes.
Selon plusieurs sources locales, il s’agit de dix-huit filles âgées de 14 à 17 ans. Le bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme a été alerté et a jugé l’affaire suffisamment sérieuse pour saisir plusieurs ministères. Depuis, les activistes ont été menacés et ont constaté la disparition d’au moins cinq filles, ainsi que des changements dans les témoignages de certaines victimes ou même de leurs parents. De sources concordantes, cinq militaires ont été arrêtés…
L’auditorat militaire dit attendre l’expertise médicale qui doit déterminer l’âge des victimes avant de les remettre aux services de protection de l’enfance. On parle aussi de duplicatas de cartes d’électeurs pour justifier de l’âge des victimes.
Ces manœuvres agacent la société civile. Il y a deux ans, elle avait dénoncé un autre réseau pédophile et le rôle d’un chef coutumier dans l’enlèvement et les viols d’une trentaine de mineures. Les mêmes moyens avaient été utilisés pour balayer les témoignages des victimes. Même si officiellement la procédure est toujours ouverte, le chef de milices et du réseau pédophile est devenu député membre de la coalition aujourd’hui au pouvoir.