Le Comité laïc de coordination (CLC) a lancé depuis jeudi un sit-in de trois jours et trois nuits devant le palais de justice à Kinshasa. Il exige la démission des juges constitutionnels impliqués dans les dossiers électoraux, la restitution des 15 millions de dollars disparus des caisses de l’État et la fin des violences à Beni.
Fanfare, banderoles et distribution de tracts. Le Comité laïc de coordination (CLC) a voulu lancer un grand coup dès jeudi. Et le lieu choisi n’est pas un hasard : le palais de justice de Kinshasa. Les laïcs catholiques exigent la démission des juges de la Cour constitutionnelle qu’ils accusent d’avoir été corrompus notamment pendant la période du contentieux électoral.
« Qu’il n’y ait plus cette suspicion comme quoi la Cour constitutionnelle est quelque chose qui peut faire n’importe quoi, il suffit de donner de l’argent. Donc, on ne va pas rester dans cette logique qui veut que c’est au plus offrant et au plus fort qu’il faut donner nécessairement raison », estime Isidore Ndaywel, un des dirigeants du CLC.
« Le rôle du CLC, c’est de rappeler »
Le CLC veut avoir plus d’explication également sur l’enquête ouverte depuis près de cinq mois maintenant au sujet de l’affaire dite des « 15 millions » de dollars, présumés disparus des comptes du Trésor.
« Tout le monde espère que tout le monde oubliera ce qui s’est passé. Une actualité chassant une autre. Le rôle du CLC, c’est de rappeler », ajoute Isidore Ndaywel.
Et pour Hervé Diakiese, du mouvement citoyen Les Congolais debout, cette série d’activités qu’ils appellent « croisade » n’est pas une initiative contre les institutions : « Nous nous inscrivons en réalité dans sa vision du déboulonnement d’un système de prédation qui a mis notre pays à genoux. Et c’est le rôle de tous les citoyens d’accompagner les dirigeants à apporter les vrais changements, pour mettre fin au système de prédation. »
Hormis le dossier de justice, le CLC veut également que toute la lumière soit faite sur les tueries dans la région de Beni.