Les avocats de Lubumbashi dénoncent les agressions, intimidations et actes dégradants dont ils sont victimes de la part des policiers et des militaires. Depuis cinq jours, ils ont même suspendu leurs prestations devant les cours et tribunaux militaires en signe de protestation contre ces abus, décision du barreau.
Au cours du mois de novembre, trois avocats ont été agressés et tabassés par des policiers Lubumbashi alors qu’ils étaient dans l’exercice de leurs fonctions. Des cas qui deviennent récurrents, témoigne Maître Thimothé Mbuya, avocat près la cour d’appel de Lubumbashi.
« La Constitution prévoit que les avocats doivent assister leurs clients à toutes les phases de la procédure. Mais il y a des endroits où les avocats ne peuvent aller. Lorsque vous insistez, on vous maltraite, on vous tabasse comme un enfant, comme un vulgaire monsieur, même par des policiers. »
Difficile pour les avocats de se défendre. Et pour l’heure, ils préfèrent garder le silence. Et cela fait partie du problème comme l’explique Maître Jean Jacques Kadima de l’ONG Accès à la justice (ACAJ). « Si l’on ne dénonce pas, c’est comme ca que les auteurs récidivent. Si on dénonce, à partir de ce moment-là, ils se voient interpellés et je ne pense pas que dans les prochains jours, ils vont revenir sur des cas similaires. »
De son côté, Avocats sans frontières note des cas de tracasseries policières lors des visites des avocats à leurs clients en prison. Cette grève des avocats a déjà des conséquences sur le fonctionnement de la justice. Au tribunal militaire de Lubumbashi, certains dossiers sont renvoyés à des dates ultérieures car les accusés ne trouvent plus d’assistance juridique.