La plus grande coalition de l’opposition à un nouveau coordonnateur. Après trois mois à la tête de Lamuka, Jean-Pierre Bemba passe le bâton de commandement à Adolphe Muzito, toujours pour une durée de trois mois.
L’ancien Premier ministre aura pour tâche de préserver l’unité de Lamuka qui n’est plus composée que de quatre leaders de l’opposition après le départ de Mbusa Nyamwisi, qui a rejoint le camp du pouvoir en place, et de Freddy Matungulu, proposé par Félix Tshisekedi comme administrateur à la BAD, la Banque africaine de développement.
Le nouveau coordonnateur va convoquer bientôt une réunion du présidium de Lamuka au cours de laquelle il lèvera les grandes options sur les enjeux de l’heure, mais Adolphe Muzito donne déjà le ton : il insiste sur la recherche de ce qu’il appelle « vérité des urnes », et tacle la majorité au pouvoir.
« Le pays est divisé. C’est la cacophonie au plus haut sommet de l’État. Il n’y a pas de cohésion, pas d’entente. C’est la rivalité. Nous pensons qu’il faut que tout le monde comprenne que le pays a besoin de cohésion. »
Insistant sur l’unité de Lamuka, Adolphe Muzito relativise l’incapacité de la coalition à se mettre d’accord sur le nom d’un seul candidat au poste de rapporteur adjoint de l’Assemblée nationale, seul poste réservé à l’opposition dans le bureau de la chambre basse du Parlement. « On peut avoir des contradictions, c’est ça la richesse. On est des résistants dans cette institution. »
Pour sa part, sans évoquer le bilan de son mandat de trois mois à la tête de cette coalition, Jean-Pierre Bemba a promis son soutien à son successeur. « Nous sommes ensemble. On continuera de l’appuyer, lui fournir toute notre énergie. Nous sommes confiants. »
Le prochain défi pour Lamuka sera de se mettre d’accord sur la position à prendre au sujet de la question de porte-parole de l’opposition qui n’est toujours pas résolue.