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Ethiopie: Abiy Ahmed impulse une recomposition du paysage politique

En Éthiopie, le paysage politique continue de se transformer, alors que des élections très attendues se tiendront dans moins de six mois. Huit partis politiques ont signé ce 1er décembre leur alliance au sein de Parti de la prospérité, une coalition voulue par le Premier ministre et prix Nobel de la paix Abiy Ahmed.

Après 28 ans de règne en Éthiopie, la coalition EPRDF s’écroule. Fin novembre, sous l’impulsion du Premier ministre Abiy Ahmed, le Parti de la prospérité (PP) a été créé pour prendre le pouvoir.

Le 1er décembre, le PP a officiellement accueilli ses premiers membres. Huit partis dont trois ont participé à la fondation de l’ancienne coalition EPRDF.
Le Premier ministre a présenté le Parti de la prospérité comme « un tremplin pour transformer le pays », ajoutant que l’ancienne alliance « n’était plus à même de gouverner ».

Cette fusion est une véritable révolution. L’EPRDF a pris le pouvoir en 1991, avec une vision économique d’inspiration marxiste et une place centrale pour l’ethnie, entraînant une marginalisation de nombreux groupes. Abiy Ahmed, lui, veut une vision économique, plus libérale, une ouverture à tous les groupes ethniques, placés à égalité.

Pour autant, rien n’est gagné. Le quatrième parti fondateur de l’EPRDF, les Tigréens du TPLF (Front de libération du peuple du Tigray) refusent de se joindre. Ils reprochent une violation des procédures. Mais derrière, les enjeux sont politiques.

Pourtant minoritaire, le TPLF a longtemps dominé l’Éthiopie. L’arrivée du PP menace un peu plus son influence. Va-t-il rejoindre le nouveau groupe ou passer à l’opposition ? Sa rupture risquerait d’augmenter encore les tensions. Rien ne dit cependant que la nouvelle coalition convaincra les Éthiopiens alors que l’ethnie reste au centre du jeu politique et que les tensions tribales sont fortes.

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