Plusieurs grandes figures de l’ère Bouteflika devaient être jugées à partir de ce lundi 2 décembre devant le tribunal à Alger. Mais ce premier procès dit « de l’argent sale » a été reporté au 4 décembre. Parmi les accusés, deux anciens Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia ainsi que d’anciens ministres de l’Industrie et un ex-ministre des Travaux publics. On s’achemine vers un procès hors norme.
Plus de quarante personnes pourraient être entendues dans ce premier grand procès de l’argent sale en Algérie. Plusieurs anciens ministres de l’Industrie et un ancien ministre des Travaux publics et des Transports défileront à la barre, mais aussi deux ex-Premiers ministres : Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Ils sont soupçonnés d’être impliqués dans plusieurs affaires de corruption et la liste des chefs d’accusation est longue.
Les anciens responsables politiques sont mis en cause dans plusieurs affaires, accusés -entre autres- d’avoir dilapidé l’argent public. Ils devront aussi répondre d’abus de fonction ou de violation de la législation en vue d’accorder d’indus privilèges à autrui.
Plusieurs ex-grands patrons, anciens proches d’Abdlelaziz Bouteflika, sont aussi attendus à la barre. Ils sont notamment accusés de s’être enrichis sur l’importation et le montage automobile en Algérie ou d’avoir participé au financement occulte de partis politiques. Les audiences sont publiques, ouvertes aux citoyens mais elles ne seront finalement pas retransmises en direct à la télévision, comme prévu initialement.
Ce procès hors normes soulève quelques critiques en Algérie. Certains représentants de la société civile, engagés dans la lutte contre la corruption, regrettent que ce procès s’inscrive dans un calendrier électoral contesté et redoutent une instrumentalisation de la justice, pour servir les intérêts d’un clan sur un autre.
Les peines encourues dans ce procès pourraient aller au-delà de vingt ans d’emprisonnement.