Cette conférence des donateurs se tient sous l’égide de la Banque mondiale et réunit, outre les partenaires institutionnels, des investisseurs privés. L’objectif est de séduire ces investisseurs pour différents projets structurants des Comores.
Les Comores constituent ce que les diplomates appellent pudiquement une « économie vulnérable » avec 760 000 habitants répartis dans un archipel qui n’a jamais pu assurer son développement. Des retards dans tous les domaines, énergie, santé, éducation, un revenu par habitant très faible, un tiers des enfants souffrant de malnutrition, selon une statistique datant de 2012.
Le pays exporte peu, essentiellement des produits agricoles : girofle, vanille et ylang-ylang. Sans l’aide budgétaire de ses partenaires et les transferts d’argent de l’immense diaspora, Moroni serait en quasi-faillite permanente. À cela s’ajoutent, une administration pléthorique et inefficace, ainsi qu’un climat des affaires délétère en raison de la corruption.
Programme de grands chantiers
Pas de quoi faire bondir les investisseurs, mais le président Assoumani Azali souhaite changer les choses. Après avoir rétabli la couverture en électricité, en 2016 le pays était plongé dans le noir, il a fait élaborer à l’aide du PNUD et de la Banque mondiale un ensemble de grands chantiers, destinés à faire de l’Union des Comores un pays émergent en une décennie.
Reste que les dirigeants comoriens sont conscients des difficultés. Le ministre de l’Économie promet d’œuvrer à améliorer le climat des affaires et l’attractivité du pays. En la matière, il se dit à l’écoute des investisseurs et n’exclut pas notamment la création de zone franche.
■ L’opposition dénonce une « conférence qui n’est pas crédible »
Pour séduire les investisseurs, le président Assoumani Azali n’a pas lésiné sur les moyens avec plus d’un million d’euros dépensés pour le déplacement des plus hautes autorités du pays et les frais d’organisation en grande pompe de l’événement. L’opposition crie à la gabegie.
Il n’y aura aucun sous en retour. Il n’y aura rien que des fausses promesses.