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Tunisie: des centaines de manifestants contre les violences faites aux femmes

Plusieurs centaines de manifestantes ont protesté le 30 novembre à Tunis contre les violences à l’égard des femmes, appelant les autorités à se mobiliser pour renforcer les droits des Tunisiennes.

A l’appel d’une cinquantaine d’ONG locales, une majorité de femmes, mais aussi des hommes, ont défilé sur l’avenue Habib Bourguiba au centre de la capitale tunisienne, brandissant des balais pour « nettoyer la Tunisie de la violence contre les femmes ». « Une révolution féministe contre un esprit rétrograde est un droit », « solidarité aux femmes victimes de violence », « non à la violence », ont notamment scandé les manifestants, selon l’AFP.

Pour Saïda Rached, ex-présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), « l’impunité et les mouvements intégristes encouragent ces violences et orchestrent sur les réseaux sociaux des campagnes de dénigrements des femmes de la part des mouvements islamistes. Nous savons qu’ils en sont à l’origine, en tout cas leurs partisans. Mais ce n’est que le début. Cela continue et de toute façon, on ne baissera jamais les bras. Si on est obligées de redescendre dans la rue, on le fera ».

L’impunité et les mouvements intégristes encouragent ces violences et orchestrent sur les réseaux sociaux des campagnes de dénigrements des femmes.

Tunisie : Saïda Rached, ex-présidente de l’ATFD, analyse les raisons des violences contre les femmes
01-12-2019 – Par Marie-Pierre Olphand

La mobilisation, notamment de la société civile, a connu un regain depuis la diffusion virale le 11 octobre d’une vidéo filmée par une jeune fille montrant le député Zouhair Makhlouf, qui semble en train de se masturber devant un lycée.

#EnaZeda, le #Metoo tunisien

Depuis cet incident, le hashtag #EnaZeda, le #Metoo tunisien a vu le jour libérant la parole des milliers de femmes victimes de harcèlement ou d’agressions sexuelles. Des témoignages poignants affluent chaque jour sur le principal groupe Facebook #EnaZeda, comptant à ce jour plus de 25 000 membres.

Fin octobre, une institution gouvernementale, le Centre de recherche, d’études, de documentation et d’information sur la femme (Credif), a lancé une campagne de sensibilisation sur le harcèlement sexuel dans les transports en commun qui vise à encourager les témoignages.

En Tunisie, rares sont les victimes à porter plainte, même si les agressions sexuelles sont punies par la loi et que, depuis juillet 2017, le harcèlement sexuel dans les lieux publics est passible d’un an de prison et de 3 000 dinars (environ 950 euros) d’amende.

► (Ré)écoutez : Reportage Afrique : Tunisie: #EnaZeda, le #metoo tunisien est né

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