Au Maroc, le nombre des infections au VIH est en train de baisser. Cette tendance se confirme ces dernières années, contrairement aux autres pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, où le nombre d’infections augmente. La stratégie du pays consiste à cibler et agir auprès des « populations-clés » comme les professionnelles du sexe, les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes ou les usagers de drogue, alors que 67% des nouvelles infections se font dans ces populations.
Entre les murs d’une maison abandonnée, des hommes défilent pour consommer leur dose d’héroïne, dont Rachid, 41 ans, qui explique : « Cela fait vingt ans que je me pique ». Pour ne pas être infecté par le VIH, il récupère des seringues à usage unique auprès du médecin Mohamed El Khammas, de l’Association de lutte contre le sida au Maroc (ALCS). « Les gens de M’diq sont prioritaires vu la concentration de l’infection à VIH, d’après le ministère de la Santé », déclare-t-il.
L’ALCS va tous les soirs à la rencontre des usagers de drogue, comme ici devant la porte du cimetière de Tétouan, dans le nord du Maroc, région la plus touchée par le phénomène. « On fait des tests de dépistages pour le VIH, la syphilis et l’hépatite C, explique Younes Hajaji, médecin généraliste, qui travaille dans le camion équipé d’un espace médicalisé. On fait de huit à quinze tests de dépistage par jour et par sortie ».
Des intervenants font aussi de la sensibilisation sur les risques de transmission du VIH, un travail primordial, selon le président de l’ALCS, Mehdi Karkouri, alors que la prévalence d’infection chez les usagers de drogue injectable est élevée.
« C’est là où il faut offrir la prévention, tous les services pour réduire les risques de transmission, déclare Mehdi Karkouri. Cela demande d’établir une confiance, de ne pas les juger et de ne pas les stigmatiser. C’est impossible que cela soit offert par le gouvernement. C’est forcé que ce soit une association parce que l’usage de drague est légalement interdit ».
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