Une manifestation a réuni près d’une centaine de femmes dans la capitale des Comores samedi 30 novembre. Elles étaient venues protester contre le régime en place, réclamant un État de droit. Le peloton d’intervention de la gendarmerie nationale a dispersé violemment les manifestantes. Bilan : plus d’une quinzaine d’arrestations.
Certaines des manifestantes tenaient des pancartes où l’on pouvait lire « Azali dégage », « libérez les prisonniers politiques » ou encore « Dawula yahaki » (« pour un État de droit »). Venues des quatre coins de l’île, ce sont celles que l’on nomme respectueusement « les mamans » qui protestaient.
Elles ont traversé Moroni pour se rassembler place de l’indépendance. Là, elles ont lu à voix haute des versets du Coran ou scandé des slogans contre le régime. Elles réclamaient la justice, l’éducation pour les enfants et un État de droit.
Ces manifestantes dont la moyenne d’âge avoisinait les 65 ans ont été dispersées par le peloton d’intervention de la gendarmerie nationale. Des forces de l’ordre qui n’ont pas hésité à malmener ces mères et ces grand-mères, choquant profondément la population qui s’est longuement indignée sur internet.
Dix-sept d’entre elles ont d’ailleurs été arrêtées et amenées à la brigade judiciaire. Personne n’a eu accès à ces femmes retenues jusqu’alors à la brigade judiciaire, même si certaines ont été blessées lors de leur arrestation.
Oubeidillah Mchangama, le chroniqueur le plus suivi des réseaux sociaux, a également été arrêté alors qu’il filmait les évènements. Cette année il a déjà passé quatre mois en prison sans jugement ni enquête.