La démission cette semaine de Zied Ladhari, secrétaire général d’Ennahdha, embarrasse le parti islamiste lié aux Frères musulmans. Il se dit en désaccord avec des décisions prises à la tête du parti.
Le parti est sorti vainqueur des dernières élections législatives en octobre et son chef Rached Ghannouchi occupe désormais le perchoir. Mais Habib Jemli, le Premier ministre choisi par Ennahdha connaît maintenant des difficultés pour former son gouvernement. C’est l’une des raisons de la démission du secrétaire général.
Sur sa page Facebook, Zied Ladhari explique sa démission du mouvement islamiste, en évoquant un désaccord sur des décisions majeures, qu’il ne trouve pas « bonnes pour le pays ».
La dernière en date, celle de la formation du prochain gouvernement le met visiblement mal à l’aise. Zied Ladhari déplore des choix qui « ne sont pas à la hauteur des aspirations des Tunisiens et du message adressé lors des dernières élections. » Il met Ennahdha en garde contre « une répétition des fautes du passé ». Pour lui, la nomination d’une personnalité non indépendante à la tête du gouvernement est une faute.
Le prochain gouvernement sera, écrit-il, celui de l’ultime chance pour la Tunisie : « nous n’avons plus droit à l’erreur », explique Zied Ladhari
Selon lui, Habib Jemili, imposé par Rached Ghannouchi pour conduire le prochain gouvernement, « manque d’expertise ». Alors que la Tunisie a besoin de vraies compétences loin de tout « amateurisme ».
Zied Ladhari avait occupé plusieurs postes ministériels depuis 2011. Il a démissionné de son poste de ministre de la Coopération internationale en octobre, après son élection au Parlement. Ses déclarations résonnent avec le courant réformateur d’Ennahdha qui est en désaccord avec les choix de gouvernance de Rached Ghannouchi.