Au Cameroun, après le MRC de l’opposant Maurice Kamto, le SDF, un autre parti politique majeur, menace à son tour de ne pas prendre part aux élections législatives et municipales convoquées pour le 9 février 2020. Le parti de Ni John Fru Ndi subordonne sa participation, à ce double scrutin, à la fin de la crise dans les régions anglophones.
C’est par la voix de son Premier vice-président, le député Joshua Osih, que le SDF a renouvelé la menace de sa non-participation à ces élections, et ce en dépit du fait que le parti a déjà formellement investi ses candidats.
« Ce que nous demandons au gouvernement et rappelons au peuple camerounais, c’est que la seule personne qui a la responsabilité d’arrêter la guerre dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, c’est le président Biya lui-même. Et ce que nous espérons, nous espérons du fond de notre cœur, c’est qu’il le fera avant ce 9 février. Et s’il ne le fait pas, nous serons dans l’impossibilité de participer à cette élection, parce que nous ne voulons pas que cet exercice se transforme dans un bain de sang », prévient Joshua Osih.
Un report des élections
Et dans l’hypothèse fort envisageable que la résolution de la crise à l’échéance du 9 février 2020 ne soit pas tenue, le SDF s’autorise quelques conseils à l’adresse du pouvoir, comme le précise le député : « Nous lui conseillons sincèrement d’envisager un report de ces élections pour permettre de revenir dans le processus de paix qui a été suspendu par la convocation du corps électoral ; processus qui, je peux le dire, a commencé, et dont le premier pas a été le grand dialogue national. »
Reste maintenant à savoir quelle réponse le pouvoir apportera à cette cascade de scepticisme et de réticence à la tenue de ces élections.