L’Association des consommateurs de technologies de l’information et des télécommunications était entendue par le tribunal de Moroni jeudi 28 novembre dans le cadre d’une plainte déposée à l’encontre de l’Agence nationale de régulation de ces mêmes technologies.
L’ANRTIC avait annoncé qu’à compter du 1er décembre 2019, les consommateurs paieraient deux à quatre fois plus cher pour accéder à leurs prestations habituelles afin de sauver l’opérateur national qui vend à perte depuis l’arrivée d’un opérateur concurrent sur le marché comorien, il y a trois ans.
« On ne peut pas demander aux usagers de payer plus cher pour aider Comores Telecom à se renflouer », estime Amidou Mhoma, président de l’association des consommateurs de TIC, qui se dit confiant quant à l’aboutissement de sa plainte.
« L’ANRTIC a violé la loi sur les communications électroniques. Elle a violé la loi sur la concurrence. Nous avons suffisamment de griefs pour que le tribunal nous donne cause. Comores Telecom ne vend pas à perte. Il se trouve que Comores Telecom a des problèmes structurels tel que la masse salariale, tel que les contrats qui sont signés en sa défaveur, un surendettement très important. Donc si l’ANRTIC veut résoudre ces problèmes par la hausse des tarifs, ce n’est pas la bonne solution. »
L’ANRTIC se défend d’augmenter les prix. Youssouf Soulé son chargé de communication évoque même l’intérêt du consommateur. « Le secteur des technologies évolue très très vite et les opérateurs sont appelés à renouveler régulièrement leurs équipements et introduire de nouveaux produits et de nouveaux services. Lorsqu’on laisse le marché se déprécier, les opérateurs ne vont pas pouvoir investir après. Il ne s’agit pas d’une hausse au sens où le citoyen lambda peut l’entendre. Il s’agit d’un encadrement et j’insiste là-dessus : il s’agit d’une décision temporaire. »
Les nouveaux tarifs doivent entrer en vigueur ce dimanche 1er décembre mais aucun des deux opérateurs n’a communiqué dessus. Le tribunal peut suspendre la décision du régulateur.