À Madagascar, plus de dix millions d’électeurs étaient appelés à voter pour les 1695 maires du pays et leurs conseillers municipaux. Malgré quelques irrégularités constatées par les observateurs de la société civile, comme l’existence de bulletins pré-cochés ou le non-respect du secret du vote dans un grand nombre de bureaux, le scrutin s’est globalement passé dans le calme et sans grande affluence.
Dans le centre de vote d’Ambatobe, sur une colline de la capitale, les pas des électeurs résonnent dans les couloirs. Aucune queue. Les rares votants arriveront au compte-goutte tout au long de la journée.
Dans la matinée, après être passé par l’isoloir, le président de la République Andry Rajoelina a encouragé ses concitoyens à voter : « C’est une élection primordiale et importante qui va déterminer la modernité et aussi les développements de chaque ville dans tout Madagascar dans les quatre années à venir. »
Si la journée était fériée, Sahondra, une vendeuse de légumes, a malgré tout travaillé « pour pouvoir nourrir ses enfants ce soir » explique-t-elle. À sa pause déjeuner, elle est venue voter, dans l’espoir que sa vie change.
« La vie est dure vous savez, je gagne moins d’argent qu’avant, l’écolage (=frais de scolarité), je n’arrive plus à le payer. Le prix du riz n’arrête pas d’augmenter, l’insécurité croit… Peut-être que le nouveau maire pourra changer quelque chose qui sait… Même si moi, je ne suis pas convaincue par les hommes politiques. »
À 17h, les bureaux de vote ont fermé leur porte et le dépouillement a pu démarrer. Comme en 2015, le scrutin pourtant dit de proximité n’a pas fait déplacer les foules. Dans les grandes villes du pays, les taux de participation provisoires sont compris entre 20 et 30%. Les résultats provisoires devraient être connus d’ici une semaine. Quant aux résultats définitifs, ils ne devraient pas être proclamés avant mi-janvier.