Le tragique accident entre deux hélicoptères français lundi soir au Mali, qui a coûté la vie à treize soldats français, ne devrait pas remettre en cause les opérations héliportées. L’usage de ces appareils aux voilures tournantes reste prisé par les militaires, l’outil est pour eux un gage d’efficacité dans la lutte anti-terroriste.
Au Sahel, l’essentiel des opérations se concentre dans la région du Liptako Gourma, une vaste zone qui s’étend entre les frontières du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Et dans cet environnement aride plein de fractures, de failles de décrochements, l’hélicoptère reste, malgré les risques, le moyen d’agir le plus efficace.
« Foudroyance »
Car le vecteur héliporté permet de parcourir rapidement de grandes distances et surtout d’avoir ce que les militaires appellent « la foudroyance », un effet de surprise. Tout comme le largage de parachutistes.
Un effet de surprise qui disparaît totalement lorsque les forces circulent en convois terrestres. Ces convois de plusieurs dizaines de véhicules, lents et lourds sont immédiatement repérés par les jihadistes et extrêmement vulnérables face aux engins explosifs improvisés.
À l’heure actuelle, le problème pour la force Barkhane c’est justement de ne pouvoir engager que trop peu d’hélicoptères. Malgré ce tragique accident, les militaires français font preuve de résilience. Les opérations continuent, car « l’ennemi est toujours là » expliquent-ils.
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Ils attendent aussi beaucoup de l’arrivée dans quelques mois, de la force « Takuba », composée de forces spéciales européennes, un concept à même, dit-on, de donner une impulsion aux opérations au Sahel et donc le déploiement devrait être précisé par le chef de l’État, Emmanuel Macron dans les prochains jours.