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Le rappeur marocain Gnawi condamné à un an de prison pour outrage

Le rappeur marocain Simo Gnawi a été condamné ce lundi à un an de prison par le tribunal de Salé. La justice l’accuse d’« outrage à fonctionnaire public », suite à une altercation et la diffusion d’une vidéo virulente contre la police sur Instagram fin octobre.

Le rappeur a bien reconnu à l’audience avoir insulté la police dans une vidéo diffusée en octobre sur Instagram. Mais il explique l’avoir tournée après avoir subi une « humiliation » lors d’un contrôle de police.

« Vive le peuple »

Pour son avocat Me Sadkou, cet épisode n’est qu’un prétexte pour masquer le véritable motif de cette condamnation qui est selon lui, le dernier titre du rappeur intitulé : « Vive le peuple ». Sorti la veille de son arrestation, il y fait le porte-voix du malaise de la jeunesse marocaine et dénonce l’« injustice », l’ « accaparement des richesses ».  Il s’en prend directement au roi Mohammed VI, une « ligne rouge » au Maroc. Les autorités s’en défendent.

À aucun moment d’ailleurs cette chanson n’a été évoquée au cours du procès. Le procureur a bien brandi un CD du rappeur, mais sorti en 2014 et qui contenait une chanson très critique vis-à-vis de la police. La preuve selon l’accusation que Gnawi n’en était pas à sa première provocation.

« C’est une pratique habituelle » dénonce Me Sadkou. « On ne dit pas ouvertement ce qu’on reproche à ceux qui dérangent mais on tente de les décrédibiliser » explique-t-il. « Je suis un artiste, mon travail c’est de défendre mes droits et les droits du peuple » a plaidé le chanteur au cours de l’audience.

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Ses proches sont sortis du tribunal en scandant « Vive le peuple » le titre de sa chanson, qui cumule depuis sa sortie plus de 16 millions de vue sur Youtube. De son côté, l’avocat du chanteur à l’intention de faire appel de cette condamnation.

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