Au moins un manifestant, d’après un mouvement citoyen, a été tué, samedi 23 novembre, dans la dispersion d’un rassemblement contre les massacres de civils à Beni dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le parquet annonce qu’un policier se trouve dans un état grave à l’hôpital.
« Le docteur vient de nous annoncer que [le militant ndlr] Obadi est mort. On vient de l’emmener à la morgue », a déclaré un membre de la Lucha, le mouvement citoyen Lutte pour le changement, Ghislain Muhiwa Kasereka, dans la cour de l’hôpital de Béni. Le décès a été confirmé par le parquet de la justice militaire. Le procureur a également parlé d’un policier qui se trouve « dans un état critique aux urgences ». Le procureur a également parlé d’un policier qui se trouve « dans un état critique aux urgences ». Six ou sept manifestants serainrt hospitalisés dans un état grave d’après cette même source. La police tirait à proximité de l’hôpital et de la mairie dans le centre de Beni, annonce l’AFP.
La tension était déjà vive dans la matinée à Beni où la population manifeste pour exprimer sa colère face au massacre d’une soixante de personnes en moins d’un mois par l’ADF (groupe armé des Forces démocratiques alliées). Ces manifestations ont lieu depuis mercredi et prennent de l’ampleur alors que la population de Butembo a décidé de rejoindre la ville de Beni.
Monusco visé par les manifestants
La population pointe également du doigt la Monusco qui ne serait pas à même de faire face. Kizito Bin Hangi, le président de la société civile à Beni, explique pourquoi la Monusco est visée : « La population est en train de manifester. Elle se demande comment les gens peuvent mourir aujourd’hui, demain, alors que la Monusco est là. Elle dit que la Monusco ne l’aide pas dans le cadre de leur protection, parce que c’est la population qui est en train de mourir. »
Ce samedi 23 novembre, le maire et le gouverneur de la province ont appelé au calme, mais en vain. Les routes restent barrées après plusieurs saccages constatés. Dans la matinée, la police aurait tenté de disperser la foule :« Aujourd’hui samedi, ça ne va pas, et du coup les balles sont en train de crépiter. Nous craignons qu’il y ait des dégâts ou des morts suite à ces manifestations, surtout aujourd’hui, s’inquiétait Kizito Bin Hangi avant l’annonce de la mort d’un manifestant. Ça risque de déborder si vraiment ils ne prennent pas de disposition de tout côté, du côté de la Monusco et du côté des autorités, pour que ces manifestations ne puissent pas dégénérer et créer d’autres événements. »
Face à l’instabilité qui dure, les activités liées à la riposte anti-Ebola ont été suspendu à Beni et à Butembo.