Le Conseil supérieur de la magistrature a limogé le procureur de la République, vendredi. La multiplication des interpellations et ces gardes à vue dans le cadre d’une opération « mains propres » inquiètent l’opposition gabonaise.
On ne connaît pas encore les raisons du limogeage d’Olivier Nzaou. On sait en revanche qu’une vaste opération « mains propres » est en cours au Gabon. De nombreux cadres de l’administration publique et parapublique sont en garde à vue, soupçonnés de corruption et de blanchiment d’argent.
Le limogeage du procureur de la République en pleine crise est un mauvais signal, estime l’opposant Alexandre Barro Chambrier. Le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) doute de l’efficacité de l’opération mains propres à l’origine des interpellations en série : « On nous dit qu’il y a des suspicions de détournement de deniers publics, de corruption, de blanchiment. Il s’agit de sujets graves, souligne Alexandre Barro Chambrier. Nous voudrions que ça ne donne pas l’impression d’un tintamarre mis en œuvre pour détourner l’attention sur les vrais sujets. Tout cela nous interpelle sur qui gouverne réellement le Gabon aujourd’hui. »
Les proches du pouvoir sont plutôt discrets. Pour sa part, Éric Simon Zue, secrétaire général du mouvement citoyen Mon Gabon demande aux tribunaux de rendre la justice au nom du peuple et pour le peuple. « Il faut impérativement que le peuple gabonais sache : est-ce l’argent présumé détourné a été restitué à l’État ? Et si oui, qu’est qu’on en fait ? »
Les premiers pas du nouveau procureur de la République André Patrick Roponat seront très scrutés.