Ce jeune réfugié avait été accusé à tort d’être le chef d’un gang de trafiquants d’êtres humains entre le Soudan et la Libye. Au terme d’un très long procès, il avait été acquitté et relâché en juillet dernier, après qu’il était apparu évident qu’il y avait eu erreur sur la personne.
Au téléphone, l’avocat de Medhanie Tesfamariam se dit « consterné ». « Pendant que nous perdons du temps, soupire Michele Calentropo, le vrai trafiquant est toujours en liberté. »
Avec l’appel du parquet de Palerme, tout va en effet devoir être repris à zéro : la convocation des témoins, la collecte des preuves matérielles, les arguments des parties. Une audience de la cour d’appel, dans les mois qui viennent, devra fixer la date d’un nouveau procès.
En première instance, l’affaire avait occupé le tribunal de Palerme pendant un peu plus de trois ans, pour aboutir le 13 juillet dernier à un acquittement.
Erreur d’identité
Désormais, le parquet de Palerme conteste la validité des documents produits par la défense. Notamment une pièce d’identité et un certificat de nationalité érythréenne au nom du prévenu, et qui ne correspondent en rien à l’identité de l’accusé. Car c’était là tout le problème de ce procès : Medhanie Tesfamariam Berhe, l’homme présent dans le box, répétait qu’il n’était pas Medhanie Yedhego Mered, un caïd notoire actif au Soudan et en Libye.
Le tribunal avait finalement reconnu l’erreur judiciaire. Et plus accablant encore, des juges d’assises, dans un rapport d’enquête, avaient ensuite pointé, en octobre, « le manque de consistance et de cohérence » d’un acte d’accusation jugé « douteux ».