En RDC, et plus précisément dans l’ex-province du Katanga, les messages d’hostilité se multiplient dans les médias comme sur les réseaux sociaux entre les communautés kasaïenne, dont est issu le président Félix Tshisekedi, et katangaise, à laquelle appartient l’ancien chef de l’Etat, Joseph Kabila. Certains vont même jusqu’à appeler à marcher pour protester contre la présence de l’autre communauté dans la province.
Pour la société civile du Haut Katanga à Lubumbashi, c’est moins un problème communautaire que politique. Mais au vu des violences intercommunautaires qu’a connu la province il y a trente ans, la situation n’en est pas moins inquiétante.
« C’est inquiétant dans la mesure où ça risque de dégéner », nous explique Gislain Kalwa, porte-parole. Et comme d’habitude, il y a des gens qui tirent les ficelles, ajoute t-il, et qui cherchent « à se positionner notamment en matière politique… Et nous, nous ne pouvons que condamner ».
Pour le président de la Fraternité du Grand Kasaï, qui regroupe les ressortissants des provinces du Kasaï vivant à Lubumbashi, ce qu’il faut surtout éviter, c’est d’imputer le mauvais comportement de certains à toute une communauté.
Abula Ngoy prend l’exemple des motos-taxis souvent associés au parti présidentiel, l’UDPS qui depuis l’élection de Félix Tshisekedi sont accusés de faire la loi. Il appelle l’Etat à restaurer son autorité et faire preuve d’impartialité
« S’il y a un des nos frères qui commet une infraction, qu’on s’occupe de lui ! Donc le pouvoir doit faire son boulot, doit imposer l’ordre. Qu’on ne nous oppose pas, nous refusons ça et qu’on cesse aussi de diaboliser la communauté kasaïenne ».
La société civile appelle les uns et les autres à ne pas céder à la manipulation et éviter de nouvelles violences.
► À écouter aussi, l’invité Afrique de RFI : Gilbert Kankondé, ministre de l’Intérieur, appelle les communautés kasaïenne et katangaise à l’apaisement