Quatre journalistes algériens ont été suspendus, ce mardi 19 novembre, pour avoir critiqué la Une du quotidien francophone pro-pouvoir Le Temps d’Algérie sur les réseaux sociaux.
C’est une couverture du Temps d’Algérie qui a tout déclenché. Dans son édition de ce lundi, le quotidien titrait : « Unanimité sur la nécessité de voter en masse ». Une affirmation qui n’a pas plu au journaliste maison Issa Moussi qui s’est alors fendu d’un commentaire sur son compte Facebook.
Il a qualifié cette Une de « honteuse » et dénoncé une « orientation dictée » qui, selon lui, « ne reflète aucunement la réalité du terrain ». Des déclarations qui n’ont pas été du goût de la direction qui l’a aussitôt suspendu. Même sort pour trois autres collègues – dont le rédacteur en chef – qui ont voulu prendre sa défense.
Aux prises avec cette affaire, le quotidien francophone n’est pas paru ce mercredi. Selon une note de la direction, les quatre journalistes sont suspendus « jusqu’à un conseil de discipline », pour avoir « porté sérieusement préjudice à l’image du journal ».
Par solidarité, l’ensemble des journalistes des autres médias du groupe se sont rassemblés, ce mercredi, devant les locaux de « Médias temps nouveaux » propriété de l’homme d’affaires Ali Haddad, réputé proche du régime de Abdelaziz Bouteflika et actuellement incarcéré pour corruption.
En Algérie, les journalistes ont manifesté à plusieurs reprises depuis le début du Hirak pour dénoncer la censure et la façon dont les télévisions publiques couvrent les manifestations.