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Afrique du Sud: 200 migrants comparaissent pour l’envahissement des locaux du HCR

En Afrique du Sud, un peu moins de 200 étrangers ont comparu devant le tribunal de Pretoria, pour avoir envahi les locaux du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) la semaine dernière. Seuls les hommes ont été présentés devant la justice ce lundi. Les femmes et les enfants ont été placés temporairement dans un centre de rapatriement, à l’ouest de Johannesburg.

Des centaines de personnes, se présentant comme réfugiés et demandeurs d’asile, campaient depuis des semaines devant les bureaux de l’agence onusienne avant d’envahir les locaux. Et leur message est toujours le même : ils souhaitent être déplacés vers un autre pays, considérant l’Afrique du Sud comme trop violente envers les étrangers.

Ce lundi, à la fin de la première comparution, le public s’est mis à scander « Afrique du Sud  xénophobie ». Dans la foule, Judith, réfugiée du Congo, cherchait à apercevoir le visage des prochaines personnes à comparaître : « Je suis ici parce qu’on a arrêté mon père. Ça nous choque un peu parce que nous n’avons rien fait, pourquoi nous amener ici ? On ne sait pas quoi faire. »

« Je demande d’être déplacé dans un pays tiers »

Les suspects comparaissent pour avoir pénétré illégalement dans les locaux du HCR. Ils ont été arrêtés vendredi lors d’une opération qui a fait une vingtaine de blessés du côté de la police. Mwanba est venu les soutenir. Alors que son permis temporaire vient d’expirer, lui qui a fui la guerre dans l’est du Congo, il y a neuf ans, est fatigué de n’avoir toujours pas de statut permanent.

« C’est compliqué vraiment. Certaines banques ou certains agents ne reconnaissent même pas les papiers que nous possédons. Ce n’est pas une situation facile. Nous sommes tellement menacés, nous nous sentons en insécurité. »

Les réfugiés comme Abdul, venu du Burundi, réclament d’être réinstallés : « Moi je demande d’être déplacé dans un pays tiers. Parce qu’ici nous ne sommes pas en sécurité. Les Sud-Africains n’aiment pas les étrangers. Et je ne peux pas retourner dans mon pays, car les problèmes que j’ai fuis là-bas, ils existent toujours. »

Le HCR s’est engagé à aider autant que possible les personnes qui le souhaitent, tout en rappelant que la réinstallation est un processus complexe, qui ne concerne que quelques cas très spécifiques. Ceux qui ont comparu ce lundi resteront en détention jusqu’à leur prochaine convocation, à partir de jeudi.

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