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Îles Éparses: une commission mixte et un différend acté

À Madagascar, c’est une réunion qui était attendue. Durant toute la matinée de ce lundi 18 novembre, une délégation française et une délégation malgache se sont réunies, pour la première fois, à Antananarivo afin de mettre en place une nouvelle commission mixte dédiée aux îles Éparses. La prochaine réunion de cette commission devrait se tenir à Paris.

C’était une promesse des présidents français et malgache qui, en mai dernier à Paris, avaient conjointement annoncé la réouverture des discussions sur le sort de cet ensemble de cinq îlots situés dans l’Océan indien et revendiqués par Madagascar depuis les années 1970.

Cette réunion intervient moins d’un mois après la visite polémique d’Emmanuel Macron sur l’une de ces îles. « Ici, c’est la France », avait-il dit devant les caméras, une déclaration qui avait choqué, à Madagascar.

C’est donc dans ce contexte particulier qu’a eu lieu la réunion. On sait que la position de la France serait plutôt de mettre en place une cogestion pour ces îles. Les autorités malgaches parlent, elles, de rétrocession.

Bien évidemment, ce lundi, aucune décision n’a été prise à ce sujet. Il s’agissait d’une première rencontre entre les deux délégations et d’acter l’existence, à ce stade, d’un différend sur la question de souveraineté de ces îles Eparses.

« Nous avons pu parler du présent et de l’avenir pour rechercher des solutions communes », a déclaré Marcel Escure, chef de la délégation et ambassadeur délégué à la coopération régionale dans la zone de l’Océan indien. C’est le seul qui ait pris la parole à l’issue de la journée.

À la question : « Que faites-vous de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies de 1979 qui demandait à la France de restituer ces îles à Madagascar ? », le diplomate a botté en touche. « Tournons les regards vers l’avenir », a-t-il conclu.

Et du côté malgache ?

Sur place, la partie malgache n’a pas souhaité s’exprimer. Ce n’est qu’en fin de journée que la présidence a réagi en publiant un communiqué conjoint.

« Pour Madagascar, le différend porte sur le processus de décolonisation inachevée du pays, conformément au droit international. À cet effet, la restitution de la souveraineté de Madagascar sur ces îles reste une question fondamentale dans la négociation », peut-on lire dans le communiqué.

Les négociations promettent d’être longues. En 1990 et en 2016, différents travaux avaient déjà été entrepris sans qu’aucune décision ne soit prise.

La prochaine réunion de cette commission devrait se tenir à Paris mais pour le moment, aucune date n’a été annoncée.

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