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Soudan du Sud: des sites temporaires pour mieux accueillir les déplacés à Bentiu

La situation du Soudan du Sud est stable alors que le pays attend un nouveau gouvernement pour février. À Bentiu, dans le Nord, la ville est dans un calme relatif qui maintient sur place des dizaines de milliers de déplacés. Pour désengorger les lieux, les humanitaires ont donc ouvert des sites temporaires.

Kurkal et Qoeysey sont des sites temporaires abritant les plus vulnérables, surtout des mères célibataires et des veuves. Ils servent à limiter le squat de bâtiments abandonnés en ville, où des familles s’entassent dans des conditions précaires.

Mais parmi ces déplacés présents sur les sites temporaires, il y a aussi des familles. En tout, elles sont plus de 750 familles dans ces lieux. Nyabane Majok vit à Kurkal avec 5 enfants : « En arrivant, j’ai retrouvé des membres de ma famille. On a occupé un bâtiment abandonné en ville. Mais la vie n’était pas bonne et la promiscuité, ça peut créer des problèmes. Ici, on nous a donné des protections pour l’abri, des matelas, des moustiquaires, des ustensiles de cuisine. »

« Une vie plus décente »

Nyakunbos prépare le dîner pour ses 6 enfants. Elle écrase des grains de sorgho à l’aide d’une grosse pierre. Sa maison à 70 km de Bentiu a été brulée. Elle a été battue et son oncle tué. Elle a d’abord vécu avec les 100 000 déplacés du POC, le grand camp de Bentiu : « J’allaitais encore mon enfant. La vie était horrible. On buvait de l’eau croupie. Il y avait beaucoup de maladies. Ici, c’est mieux, car on a une maison pour nous. »

Nyakunbos écrase des graines de sorgho avec une pierre. © RFI/Sébastien Németh

Les terrains de Kurkal et Qoeysey ont été prêtés par le gouvernement pour plusieurs années. Mais pour les humanitaires, ces sites doivent rester temporaires. Ap Choa Teoh, représentant du HCR (l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés) : « Ce n’est pas durable. Ces sites sont temporaires, ce ne sont pas des camps complets où l’on apporte l’eau, les écoles, des centres de santé. On ne veut pas créer une nouvelle ville. On veut juste faire sortir les gens des squats, pour qu’ils aient une vie plus décente. »

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Finalement, une seule chose permettra de vraiment changer la donne : l’instauration d’une paix durable, qui permettra à tous ces gens de rentrer chez eux.

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