On en sait plus désormais sur les terroristes du groupe jihadiste somalien al-Shabab qui ont pris d’assaut un complexe commercial et un hôtel de luxe de Nairobi, au Kenya, le 15 janvier dernier.
Dans leur rapport daté du début du mois de novembre, les enquêteurs du Groupe de contrôle de l’ONU sur la Somalie ont reconstitué les parcours et les liens des assaillants qui ont tué 21 personnes, ce jour-là. Leur enquête révèle surtout qu’al-Shabab ne recrute pas seulement en Somalie.
Le chef du commando était Kényan. Il s’appelait Ali Salim Gichunge. Il avait 27 ans au moment de l’attaque et était né dans une petite ville du centre du pays, d’un père militaire à la retraite. Sa femme aussi est Kényane. Elle s’appelle Violet Wanjiru et vit aujourd’hui cachée par al-Shabab, quelque part en Somalie.
Tuer un maximum de monde
Les jours précédents, tous deux avaient discrètement recueilli, dans leur location d’une banlieue de la classe moyenne, quatre hommes soigneusement choisis. D’abord un jeune originaire du port de Mombasa, infiltré depuis la Somalie et déjà bien connu de la police kényane. C’est lui qui s’est fait exploser devant la terrasse d’un restaurant pour ouvrir la voie. Ensuite, trois autres garçons dont deux anciens réfugiés du camp de Dabab, qui eux étaient chargés d’entrer les armes à la main dans le complexe hôtelier DusitD2 et de tuer un maximum de monde.
Dans leur rapport, les enquêteurs de l’ONU révèlent ainsi la grande autonomie dont a bénéficié le commando. Ali Salim Gichunge a tout choisi par lui-même à savoir la cible et les membres de son équipe, sans jamais recevoir d’instructions et sans rendre de comptes. De l’argent lui était simplement envoyé de Somalie, via un système de paiement par mobile.