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Réforme constitutionnelle en Guinée: nouvelle manifestation de l’opposition

En Guinée, nouvelle journée de mobilisation ce jeudi à l’appel du Front national de défense de la Constitution. Les organisateurs parlent de trois personnes tuées par balles dans la soirée lors d’expéditions punitives dans la commune de Ratoma. Les autorités évoquent un jeune homme tué par un jet de projectile et trois policiers blessés.

Les manifestants guinéens veulent toujours dénoncer le projet de réforme de la Constitution. Et ce jeudi, ils étaient une nouvelle fois dans la rue. Les heurts ont commencé lorsque le cortège a été dispersé alors que certains manifestants tentaient de dévier de l’itinéraire autorisé. En effet, dès le point de départ, les militants du Front national de défense de la Constitution (FNDC), surchauffés, ont débordé du rond-point de l’aéroport en scandant « Non à un troisième mandat ».

« En 2015, il a prêté serment sur cette même Constitution. Et aujourd’hui, il est en train de remettre en cause pour se pérenniser au pouvoir », explique un manifestant. À ses côtés, une militante ajoute : « On est là en rouge, car c’est la couleur du FNDC. Donc c’est la couleur du combat pour défendre cette Constitution. »

Deux itinéraires

Dans un communiqué publié la veille au soir, le gouverneur de Conakry avait autorisé la marche, mais sur un itinéraire différent ralliant l’esplanade du stade du 28-Septembre, en proche banlieue. Ce que conteste alors Abdoulaye Oumou Sow, chargé de communication du FNDC : « Les autorités ne nous ont pas répondu dans les 48 heures qui suivent. Donc de façon tacite, les autorités ont accepté la manifestation demandée par le FNDC. Nous sommes derrière la loi, nous allons marcher de l’aéroport ici à l’esplanade du palais du Peuple. Aucune autorité ne peut nous imposer des choses qui sont hors-la-loi. »

Et c’est au point de divergence entre les deux itinéraires que les premières pierres ont été lancées vers les forces de sécurité, malgré l’intervention du service d’ordre du FNDC. Après trois sirènes de sommation, policiers et gendarmes ont dispersé le cortège, à coup de gaz lacrymogènes. Plusieurs bus ont été endommagés, un autre incendié.

Des affrontements ont ensuite éclaté dans plusieurs quartiers de la banlieue et se sont poursuivis encore en fin d’après-midi. Par ailleurs, plusieurs responsables du FNDC, dont son coordinateur régional, auraient également été arrêtés à Kindia, dans l’intérieur du pays en marge d’une autre manifestation.

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