Ces deux derniers mois, les autorités rwandaises ont intensifié la lutte contre l’alcool au volant. Multiplication des contrôles, alcootests : tout est fait pour limiter les risques d’accident. À Kigali, les bars et leurs clients doivent donc s’adapter.
Sur le comptoir, un prospectus : « Ne prenez pas le volant avec de l’alcool dans le sang ». À la sortie du Pili Pili, institution de la vie nocturne dans la capitale rwandaise, trois jeunes hommes, vêtus de T-shirts mentionnant « chauffeur prudent », proposent aux clients de conduire leur voiture jusqu’à chez eux pour seulement 5 000 francs rwandais. Un nouveau service mis en place par le propriétaire du Pili Pili, Rudy Ghirini.
« Quand il y a eu le renforcement [de la loi contre] l’alcoolémie au volant, on s’est dit que les gens ne s’étaient pas encore organisés, ils n’avaient pas encore connu un truc aussi sévère, explique-t-il. Leur proposer ce service, c’est un peu les accompagner le temps qu’ils s’organisent eux-mêmes. »
Pour les jeunes chauffeurs, c’est une aubaine : les clients sont nombreux. Honesphore salue les mesures des autorités. « C’est une bonne initiative parce que, avant, il y avait beaucoup d’accidents. Maintenant, ça a beaucoup diminué. »
Patrick, qui sirote sa seule bière de la soirée, est moins enthousiaste. Comme beaucoup de ses amis, il a dû changer ses habitudes. « Je connais beaucoup de gens qui ont engagé des chauffeurs pour le week-end, par exemple. D’autres qui laissent leur voiture dans le parking du bar s’ils ont bu plus d’une grande bouteille de bière. Moi, j’ai failli être arrêté, donc depuis, j’essaye de me limiter. Ce soir, j’aurai garé la voiture à la maison avant 22h… »
Depuis le lancement de cette campagne sécuritaire, il y a un peu plus de deux mois, la police indique avoir procédé à des arrestations sans en préciser le nombre. Elle assure que les accidents mortels ont diminué de 26%.
►À lire aussi : L’Afrique reste le continent le plus touché par la mortalité sur la route