L’opposante rwandaise Victoire Ingabire a annoncé ce samedi 9 novembre la création d’un nouveau parti, dans l’espoir d’obtenir l’agrément des autorités rwandaises pour mener ses activités politiques au Rwanda.
Victoire Ingabire a annoncé ce samedi la création d’un nouveau parti : le parti Développement et Liberté pour tous, ou Dalfa Umurinzi. Un an après sa libération par grâce présidentielle, elle quitte donc les Forces Démocratiques Unifiées, qu’elle avait fondées lorsqu’elle était en exil en 2006. Ce n’est pas seulement un changement de nom, assure-t-elle : comme les FDU, le Dalfa militera « pour une ouverture de l’espace politique au Rwanda », mais avec un nouvel accent mis sur le développement.
« Aujourd’hui, on dit que le Rwanda est développé, a-t-elle déclaré, alors que si on passe dans les milieux ruraux, on voit que la population vit dans une pauvreté abjecte. Donc nous voulons que ce développement soit partagé »
Une entrée officielle dans le jeu politique rwandais
Depuis leur création, les FDU n’ont jamais été reconnues par le gouvernement rwandais. Ces dernières années, le parti a perdu plusieurs membres. Ceux-ci sont portés disparus ou ont été tués, en raison, selon les militants, de leur opposition au gouvernement de Paul Kagame, ce que le gouvernement dément formellement.
Avec le Dalfa, Victoire Ingabire espère donc entrer officiellement dans le jeu politique rwandais. « Je vais demander une sorte d’autorisation provisoire pour commencer à réunir les membres fondateurs du parti. Et puis après, on va organiser le premier meeting, et demander l’enregistrement du parti. »
Une volonté de se démarquer de P5 ?
Depuis l’attaque de Kinigi, à la frontière avec la RDC, qui a fait 14 morts début octobre, Victoire Ingabire a été interrogée plusieurs fois par les autorités rwandaises. Ce changement de cap pourrait donc être le signe d’une volonté de se démarquer de la plateforme d’opposition P5, accusée de fomenter une rébellion dans l’est de la RDC.
Dans un communiqué publié hier dans la foulée, les FDU Inkingi ont réagi, déclarant « prendre acte de la décision » de leur présidente faisant référence aux conditions la mettant dans l’impossibilité de ne plus pouvoir coordonner les activités des FDU-Inkingi à l’extérieur et à l’intérieur du Rwanda.
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