La Cédéao, médiatrice, va dépêcher à Bissau une délégation de chefs d’État le 16 novembre prochain. Elle a aussi annoncé le renforcement de sa force en Guinée-Bissau, l’Ecomib. Sa mission, en tant que force de dissuasion : aider au rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Les soldats et véhicules de la force Ecomib sont postés devant les bâtiments officiels, comme le palais présidentiel et le palais du gouvernement à Bissau. Créée en 2012 après le coup d’État, son mandat a de nouveau été prolongé de six mois à compter du 1er octobre 2019.
Ecomib, c’est aujourd’hui environ 500 militaires et policiers, en majorité du Nigeria et du Sénégal. Un nouveau contingent sénégalais de 205 hommes vient d’ailleurs de prendre la relève. Mais les effectifs devraient être doublés. Quels seront les contributeurs ? Des discussions sont en cours. Dans quel délai ? Des sources indiquent que cela pourrait être effectif dans une dizaine de jours. Donc, avant le premier tour de la présidentielle, prévu le 24 novembre.
Pour les chefs d’État de l’organisation ouest-africaine, qui évoquent dans leur communiqué des « risques de guerre civile » en Guinée-Bissau, il s’agit de faire « face aux défis avant, pendant, et après les élections ».
Pour le gouvernement d’Aristides Gomes, limogé par le président mais soutenu par la communauté internationale, l’Ecomib participe à la sécurité et la stabilité du pays. Elle est en revanche très critiquée par le candidat de l’opposition du MADEM Umaro Sissoko Embalo, et par le Premier ministre nommé par le président, qui vient de démissionner : pour Faustino Imbali, l’Ecomib est devenue une « force d’occupation ». Une mission des chefs d’état-major de la Cédéao est attendue à Bissau dans les prochains jours.
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