Le Comité des droits de l’homme de l’ONU a rendu ce jeudi 7 novembre ses observations, très critiques, sur la situation au Sénégal. Il est notamment question de la gestion des dossiers Karim Wade et Khalifa Sall, tous deux empêchés par le Conseil constitutionnel de se présenter à la présidentielle de février dernier au motif de leurs condamnations judiciaires.
Six point positifs pour 22 sujets de préoccupation. C’est un réel désaveu pour le Sénégal, qui concerne surtout le rejet des candidatures de Khalifa Sall et Karim Wade à la présidentielle. Évoquant « les deux principaux opposants politiques », le comité onusien s’est dit « préoccupé par le fait que les personnes privées de liberté au Sénégal ne peuvent pas exercer leur droit de vote, ni être éligibles ».
Il estime également que le Sénégal a violé les droits de Karim Wade de voir sa condamnation à six ans de prison, en 2015, réexaminé par une juridiction supérieure.
Le fils de l’ancien président a en effet été jugé devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite, la CREI. Cette dernière ne permet pas aux condamnés d’interjeter en appel. Ce qui constitue, selon le comité, une violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques dont le pays est signataire.
Ce n’est pas la première fois que le Sénégal est épinglé sur cette question. En novembre 2018 déjà, le Comité des droits de l’homme considérait que Karim Wade n’avait pas eu droit à un procès équitable. Le Sénégal a jusqu’au 8 novembre 2021 pour appliquer ces recommandations de l’ONU.