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SÉCURITÉ

Crise de Miski au Tchad: pourquoi un tel revirement de Ndjamena?

Après une année de blocus total ponctués de plusieurs affrontements entre l’armée et les insurgés de la sous-préfecture de Yebbi-Bou sous la houlette du Comité d’autodéfense de Miski, le président Idriss Déby vient d’opérer un virage à 180°.

Les négociations entamées avec ce groupe le 30 octobre dernier à Ndjamena des négociations ont déjà connu de grandes avancées. Même si la question de l’exploitation des mines d’or découvertes dans cette zone et qui est au coeur de ce conflit, est toujours sur le tapis vert, le pouvoir central a déjà répondu positivement à plusieurs revendications des insurgés.

Le président tchadien Idriss Deby a dû se rendre à l’évidence après une année de face-à-face et d’affrontements avec le Comité d’autodéfense de Miski : difficile sinon quasi-impossible de reprendre pied par la force dans la sous-préfecture de Yebbi-Bou, estiment de nombreux spécialistes du pays.

Plusieurs offensives lancées par ses troupes d’élite fin 2018 et depuis le 3 octobre dernier se sont heurtées à chaque fois à la résistance de ces guerriers toubous retranchés dans cette zone montagneuse et difficile d’accès, dont ils connaissent les moindres recoins.

Mais plus inquiétants pour le régime Deby, le Comité d’autodéfense de Miski menaçait depuis quelques temps de s’allier aux nombreuses rébellions tchadiennes basées dans le sud-libyen. De quoi faire craindre que ces groupes n’aient enfin à leur disposition cette base-arrière dans le pays dont ils rêvent depuis longtemps.

Enfin, ces spécialistes évoquent également une pression de la France dans ce sens, et aussi le malaise ressenti par certaines unités de l’armée, réticentes à se battre contre des frères de sang.

Le président tchadien s’est donc résolu à faire la paix avec les insurgés de Miski. Une tâche facilitée par le fait que, toujours selon ces spécialistes, le Comité d’autodéfense de Miski s’en tient strictement à des revendications locales. Ce qui devrait lui permettre de se consacrer totalement aux autres fronts auxquels il doit faire face, le conflit agriculteurs-éleveurs dans l’est, Boko Haram dans le sud-ouest et le Sahel, où les soldats tchadiens sont en première ligne.

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