L’alerte est toujours maintenue au nord-est du Mali. Après l’attaque meurtrière d’Indelimane il y a une semaine (55 morts), les militaires du camp d’Anderamboukane, au sud-est d’Indelimane, à la frontière nigérienne, ont décidé de quitter leur camp et se sont repliés sur Menaka.
Des menaces planaient sur Anderamboukane depuis plusieurs jours, mais c’est semble-t-il l’attaque d’Indelimane qui a accéléré le mouvement des militaires.
Selon plusieurs sources, ils ont quitté leur camp mardi et rejoint Menaka, à une centaine de kilomètres au nord-ouest.
Officiellement, aucune explication n’a été donnée. Mais un responsable local y voit une réorganisation évidente suite aux menaces. « On ne peut plus laisser des postes isolés de la sorte, ou alors il faut qu’ils soient très forts », explique notre interlocuteur qui se veut rassurant : « Les militaires sont prêts à repartir. »
Après Indelimane, c’est, de facto, un deuxième camp des Fama dans la région qui est désormais inoccupé. Une région devenue ces dernières années le fief d’Abou Walid al-Sahraoui, chef de l’État islamique au Grand Sahara.
En attendant un éventuel redéploiement, les ex-rebelles du MSA, engagés dans la lutte contre le terrorisme dans la région, disent occuper le terrain avec force pick-ups et motos. Nous sommes en « alerte rouge », assure l’un de leurs chefs. De l’autre côté de la frontière au Niger, l’inquiétude est la même et l’alerte est maximale, selon des sources sécuritaires.