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Tunisie: des étudiants en grève, inquiets pour la liberté d’expression

Les étudiants en médecine ont effectué lundi dernier une grève générale dans toutes les universités du pays. Les étudiants entendaient ainsi protester contre l’expulsion pour quatre mois d’un étudiant en médecine qui a critiqué la mauvaise gestion de son université à Tunis.

L’élève a posté sur son compte Facebook deux commentaires qui dénoncent la fermeture de la bibliothèque de l’université. Une « connerie », a-t-il écrit.

En se mettant en grève lundi, après son expulsion, les étudiants ont voulu dénoncer « une mentalité de punition » qui domine dans les universités tunisiennes. Ils craignent un retour en arrière en matière de liberté d’expression. Selon eux, les cas de punition de conseils disciplinaires universitaires se multiplient. Dans un communiqué, l’Union générale des étudiants à Tunis, exprime son soutien à Wajih Thakkar, et demande son retour à l’université : pour l’UGET, renvoyer un étudiant chez lui parce qu’il a évoqué la mauvaise gestion de sa faculté est inacceptable.

Quant à Jed Henchiri, le président de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins, il dénonce une « injustice qui touche à l’avenir professionnel » de Wajih Thakkar : « La liberté d’expression a été payée au prix du sang par les Tunisiens », rappelle-t-il.

Plusieurs avocats soutiennent également Wajih Thakkar : selon eux, le conseil disciplinaire enfreint les lois, car cet organe « n’est pas habilité à juger des faits qui ont lieu hors de l’université, et surtout quand il s’agit d’un groupe privé ».

Les protestataires demandent l’annulation de cette suspension. Mais l’université exige des excuses publiques. Wajih Thakkar a saisi la justice.

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