La ville de Djibo, dans le nord du pays, est sous le choc après l’assassinat de son maire, dimanche 3 novembre. Oumarou Dicko a été victime d’une embuscade à Gaskindé, à quelques kilomètres de Djibo. Sur une route pourtant jugée encore relativement fréquentable.
Alors que le député-maire se rendait à Ouagadougou, son véhicule a été attaqué par des hommes armés. Trois autres passagers sont morts avec lui. Cette attaque a d’autant plus marqué la population qu’elle est survenue sur la dernière route à peu près fréquentable qui relie Djibo au reste du pays.
« A ce rythme, Djibo sera bientôt une ville assiégée », soupire au téléphone un membre de la société civile. « La ville ne dispose plus que d’un seul point d’entrée et de sortie, poursuit-il, si cet axe devient trop dangereux, ce sera l’asphyxie ».
Depuis plusieurs mois les attaques terroristes perpétrées dans la province du Soum, au nord du Burkina Faso, semblent obéir à un plan méthodique. Des axes stratégiques ont été détruits, comme le pont de Boukouma à l’est de Djibo, afin d’isoler la ville ainsi qu’Arbinda, autre chef-lieu de la région, du reste du pays.
« La route Bourzanga-Djibo est une voie rouge ! » s’énerve un habitant de Djibo dont l’établissement est fermé depuis plus d’un an. « On y croise plus de terroristes que de militaires. Les jihadistes montent des checkpoints alors que les forces de sécurité ne patrouillent plus, par peur des mines artisanales », conclut-il.
Une situation que réfute une source à l’état-major des armées burkinabè, qui affirme que les forces de sécurité passent sur toutes les routes de la province. Cette source a néanmoins refusé de communiquer le nombre d’hommes déployés dans le Soum ou les détails du dispositif sécuritaire mis en place.
On a l’impression que le Burkina est la dernière porte pour arriver sur les côtes. (…) Il faut aujourd’hui rebattre les cartes au Sahel pour faire vraiment face à une situation qui menace toute la sous-région de l’Afrique de l’Ouest