Le militant de l’opposition Kako Houmed Kako avait été arrêté jeudi dernier, provoquant la colère dans la cité d’Arhiba, au sud de Djibouti-Ville. Jeudi et vendredi, la police avait fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc pour disperser les manifestations, faisant plusieurs dizaines de blessés. Après son incarcération, ses soutiens restent mobilisés.
Un important dispositif policier sécurisait le tribunal dimanche matin, alors que comparaissait devant un juge d’instruction Kako Houmed Kako. Aux alentours, des habitants de la cité d’Arhiba venus le soutenir attendaient des nouvelles, racontent des témoins. Ils attendaient surtout de savoir si ce militant allait être mis en examen.
Après quelques heures d’audition, une voiture a quitté le tribunal avec le prévenu. Direction la prison centrale de Gabode, selon le président de la Ligue djiboutienne des droits de l’homme, qui ajoute que Kako Houmed Kako a été placé en détention préventive. Ses proches ignorent les motifs des poursuites et disent qu’il n’est pas assisté par un avocat.
Côté officiel, aucune déclaration à ce stade. Un porte-parole de la majorité affirmait samedi que la police disposait « d’éléments suffisamment probants », sans autre précision. Du coup dimanche soir, un porte-parole des manifestants a exprimé sa colère et raconté que le quartier d’Arhiba était bouclé par la gendarmerie et la police.
Par ailleurs, la radio d’opposition La Voix de Djibouti a rappelé qu’elle était toujours sans nouvelles de son journaliste Osman Yonis Bogoreh, arrêté mercredi soir pour la deuxième fois en une semaine, et détenu depuis. Dans un message vidéo diffusé sur Facebook, sa mère a appelé à sa libération.