Le quartier djiboutien Arhiba est revenu au calme samedi 2 novembre, après deux jours d’échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre. Les jeunes du quartier, qui s’étaient mobilisés après l’arrestation jeudi d’un des leurs par les services de renseignement, sont rentrés chez eux, mais continuent de réclamer la libération de Kako Houmed.
Le docteur Abatte Ebo Adou, directeur de la clinique Moukaram, située aux alentours des lieux de mobilisation, dit avoir pris en charge une cinquantaine de blessés vendredi 1er novembre, au pic des heurts entre autorités et manifestants.
« À ma clinique, une cinquantaine de personnes se sont présentées, avec des blessures plus ou moins graves. J’ai gardé en observation une quinzaine de personnes jusqu’environ minuit, raconte le Dr Abatte Ebo Adou. Ce ne sont pas des balles réelles que j’ai vues, ce sont des balles en caoutchouc que l’on a trouvées dans différentes parties du corps des blessés. »
« Et ce que j’ai constaté, poursuit-il, c’est que la plupart des blessés l’étaient au-dessus de la ceinture. La tête, le thorax, les épaules, le ventre, etc., et parfois, il y avait aussi des blessés par plusieurs balles. Les blessures étaient sérieuses. Notre centre était ouvert pour tout le monde et tous ces soins, nous les avons faits, parce que nous sommes obligés de porter assistance à des personnes en danger. »
Pour le porte-parole de l’Union pour la majorité présidentielle à l’étranger Houmed Daoud, « la justice doit suivre son cours » pour élucider le cas du jeune Kako Houmed, arrêté jeudi 31 octobre. « Une chose est sûre : les autorités policières de Djibouti disposent d’éléments suffisamment probants et il appartiendra encore une fois à la justice de trancher. En attendant, restons sereins, laissons la police et la justice faire son travail », défend-il.
Les gardés à vue n’ont pas droit à la visite, normalement, pour la protection de l’enquête. Mais la justice djiboutienne a fait une concession et a permis à quelques membres de la famille de rendre visite à cette personne qui a été arrêtée, pour attester de visu qu’elle est en bonne santé et qu’elle est bien traitée. L’enquête suit son cours normal et j’estime que les autorités judiciaires et policières djiboutiennes feront extraordinairement bien leur travail. Et contrairement à ce que peuvent dire à droite et à gauche les membres de l’opposition, qui crient au scandale, c’est un soupçonné ou auteur de faits délictueux : il est normal que l’on soit arrêté, que l’on soit auditionné et, s’il le faut, traduit en justice.