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Guinée-Bissau: début de campagne sur fond de blocage

En Guinée-Bissau, la campagne officielle pour l’élection présidentielle du 24 novembre a débuté samedi 2 novembre en plein bras de fer entre le président José Mario Vaz, qui a nommé son propre gouvernement, et le Premier ministre Aristides Gomes, limogé en début de semaine, mais soutenu par la communauté internationale.

Après des décennies marquées par des coups d’État et tentatives de putschs, la présidentielle est censée parachever un processus de stabilisation politique. Aujourd’hui, pourtant, c’est le blocage entre les principaux acteurs de l’exécutif.

La campagne commence timidement. Il n’y a pas encore de caravanes circulant en centre-ville mais les différents QG se préparent, avec les premiers rassemblements prévus dans l’après-midi.

Il y a douze candidats en lice pour ce premier tour de la présidentielle. Tout d’abord le PAIGC, parti historique qui a remporté les dernières législatives en mars, qui est représenté par Domingos Simões Pereira, ancien Premier ministre. Nous avons vu les militants embarquer dès 8h00 du matin dans des minibus pour le lancement de la campagne à Buba, dans le sud du pays. Le PAIGC est aussi le parti dont est issu le gouvernement d’Aristides Gomes, limogé en début de semaine.

En face, le Madem-G15, premier parti d’opposition au Parlement, se range derrière Umaro Sissoco Embalo. Le président José Mario Vaz, lui, se présente en indépendant.

Les partis d’opposition qui manifestaient il y a tout juste une semaine pour demander le report de l’élection finalement veulent respecter le calendrier. Néanmoins, ce bras de fer actuel de limogeage du Premier ministre par le président et dénoncé par l’Organisation ouest-africaine (Cédéao), laisse planer un doute sur le bon déroulement du processus.

Une délégation de la Cédéao pour une sortie de crise

Une délégation ministérielle de la Cédéao va tenter de trouver une sortie de crise à Bissau. Elle est conduite par le ministre des Affaires étrangères du Niger, Kalla Ankourao, qui doit arriver dans la capitale dans la soirée. Une partie de la délégation est cependant déjà là depuis vendredi soir. Elle doit rencontrer les principaux responsables des partis ainsi que le président de la Commission électorale.

Elle doit également rencontrer le président José Mario Vaz. Il y a en tout cas une demande de rendez-vous d’audience pour demain, sachant que le président affiche clairement sa défiance vis-à-vis de la Cédéao qui, elle, compte rester très ferme pour faire respecter sa feuille de route.

De son côté, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé, dans une déclaration, au respect de la date de l’élection, exprimé sa « profonde préoccupation face à la situation politique et sociale du pays » et affirmé son soutien au gouvernement limogé par le président pour mener à bien le processus électoral.

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